Mise
en scène par Mahdyv PLAÏDI
Décors
de Claude BOULAIS
Régie
lumière : Jacky MALLEA
Avec : Claude
BOULAIS,
Yves PLAZAS,
Mahdia BELAIDI,
Gilbert CASIMIRO
DE SAN LEANDRO,
Martine BRUZAT
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"Vous
m'entendez ? On est prisonniers ! Prisonniers ! Vous ne me croyez pas
?"
Si Peter s'agite en tous sens,
vocifère, frappe vainement à coups de pieds et de poings
sur les hauts murs qui se dressent tout autour, Angel, lui, semble avoir
décidé d'adopter une attitude stoïque et il affirme
que la seule chose à faire en l'état c'est "attendre".
Une posture qui a pour effet de mettre Peter hors de lui, ce qui le
rend encore plus fébrile et agressif dans sa recherche d'une
explication concrète à son enfermement.
Pourquoi et comment se sont-ils retrouvés là, tous les
deux, dans cette gigantesque boîte noire ? Qui aurait intérêt
à les maintenir captifs dans ce lieu, et pour quelles raisons
?
Le mystère va s'épaissir un peu plus quand apparaissent
tour à tour Solenza, inquiète pour sa petite fille qui
doit se faire du souci de ne pas la voir arriver, Arthur, l'homme qui
vit près du fleuve, et Birgit, la fille du foyer qui "fait
du balai". Qui sont ces trois nouveaux venus dont le point commun
est d'avoir la mémoire "vidée" à l'exception
de deux ou trois souvenirs bien précis ?
Méfiance, peur de l'autre, désespoir, colère, esprit
de vengeance, c'est sur fond de sentiments humains exacerbés
que vont se confronter les différents protagonistes de cette
histoire.
Quant au spectateur, dont l'attention est happée dès le
début de l'intrigue, il va être, par petites touches, conduit
sans échappatoire jusqu'au dénouement final. Alain
Gibaud.
La presse en
a parlé : 02/08/2009
Le fameux tunnel à
traverser pour passer de l'autre côté … C'est un
thème bien souvent abordé. Ce n'est pas là que
se trouve l'originalité du spectacle proposé par le théâtre
de l'Hémione, c'est plutôt et surtout dans l'interprétation
des comédiens et dans la conclusion dramatique que l'auteur a
voulu nous faire partager.
Un criminel est condamné à rester seul avec son "ange
noir" pour l'éternité en ayant oublié pourquoi
il doit subir une telle punition. Un véritable enfer que de se
sentir condamné injustement … même si en tant que
spectateur, on comprend vite la nature immonde de ce personnage.
Il y avait un rythme soutenu dans la mise en scène. On ressent
l'énergie dégagée par cette jeune compagnie.
Mahdia
Belaidi est claire, posée, nous fait vibrer en nous communiquant
son émotion de mère inquiète et sa transformation
d'accusée en chef de groupe, en accusatrice menaçante
et cruelle.
Martine Bruzat est impressionnante de justesse dans ce rôle de
jeune fille que l'on dit "un peu simple". Elle aussi passe
de la fragilité à la maturité.
Gilbert Casimiro campe un personnage que l'on imagine rude, solide et
on découvre au contraire qu'il est craintif et influençable
sans en être vraiment conscient. Il veut oublier où il
est et se rappeler d'où il vient.
Quant à Yves Plazas et Claude Boulais, on peut dire que leur
complicité est évidente. Ange ou démon …
Ange et démon, qui est donc cet "Angel" qui semble
diriger ce groupe d'âmes perdues. On comprend vite qu'il est la
clé de l'énigme et il attirerait plutôt la sympathie
à l'inverse de son "protégé" qui lui
n'inspire que la répugnance.